
Depuis quelques semaines, des rumeurs circulent dans le haut Katanga concernant Martin KAZEMBE, qui se verrait déjà comme gouverneur, soutenu par des appuis supposés venus des hautes sphères du pouvoir à Kinshansa. Pourtant, la réalité sur le terrain met en lumière des obstacles majeurs à cette ambition démesurée de l’ homme de Kashobwe.
D’abord, le bilan de KAZEMBE à la mairie de Lubumbashi le poursuit. Plutôt que des réalisations concrètes, son mandat a été marqué par des échecs notables. Les attentes d’une gouvernance apaisée ont laissé place à des maladresses dans l’aménagement urbain et à l’incapacité à convertir des promesses en actions tangibles et Joyce TUNDA alors son adjointe en est témoin. Dans une ville aussi exigeante et politisée que Lubumbashi, ces échecs nuisent à sa crédibilité, un facteur essentiel pour quiconque aspire à la magistrature provinciale.
Sur le plan politique, l’image de KAZEMBE est tout aussi fragile. Il est perçu comme un fidèle de Moïse KATUMBI, ce qui le cantonne à un courant spécifique de l’ opposition du régime de Félix Antoine TSHISEKEDI, loin d’une figure rassembleuse. À l’assemblée provinciale, son groupe naturel ne représente que 11 voix sur 44, ce qui l’empêche de prétendre à une majorité. Dans un contexte où les alliances sont cruciales, ce déficit numérique constitue un frein quasi insurmontable.

De plus, le profil personnel de KAZEMBE ne joue pas en sa faveur. Son leadership est jugé limité ; il peine à fédérer au-delà de son cercle d’alliés et son ascension semble davantage dépendre de soutiens contestataires que d’une adhésion politique réelle. Son intérim de gouverneur laisse une impression négative, marquée par une tendance à instrumentaliser les fonctions publiques pour des règlements de comptes personnels. Ce comportement suscite méfiance et rejet, des sentiments néfastes dans un exécutif provincial où stabilité et dialogue sont cruciaux.
Enfin, même si une intervention de Kinshasa était envisagée, les éléments précédents compliquent toute confirmation. Les autorités centrales, conscientes des équilibres locaux et des perceptions publiques, hésiteraient à soutenir un candidat déjà fragilisé par un bilan controversé, un manque de soutien parlementaire et une réputation de trouble-fête. La préservation de la paix sociale et la nécessité d’un exécutif provincial capable d’assurer une gouvernance crédible militent donc contre l’option Kazembe.
Et quelle que soit l’issue des tractations politiques, Martin KAZEMBE se heurte à des handicaps sérieux : un bilan à la mairie très contesté, une image de relais d’un leader opposant au régime de Félix Antoine TSHISEKEDI , un soutien parlementaire insuffisant, un leadership jugé limité et une propension à la division. Ces facteurs conjugués font de son accession au poste de gouverneur du Haut-Katanga, qu’elle soit électorale ou confirmée par Kinshasa, une perspective hautement improbable ou soit impossible.