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Kambove Sous Perfusion de Per Diem : Quand la Popularité se Loue à 20 000 Francs et Que la Rue Rend la Monnaie Du Mépris

La mise en scène orchestrée à Kambove pour l’accueil du gouverneur intérimaire de la province du Haut-Katanga se présente comme un triste reflet des enjeux politiques actuels, une tentative désespérée d’acheter la mémoire d’un territoire à travers une simple distribution de banderoles et de per diem. Le cas de Martin KAZEMBE illustre parfaitement cette farce : une foule prétendument mobilisée à prix fixe qui, au lieu de jouer le jeu, a riposté par une salve de sarcasmes. En offrant vingt mille francs par personne pour assister à son meeting, l’opération s’apparente à la vente d’un billet pour respirer librement. L’ironie est palpable, puisque chacun a tourné le dos à cette demande. Ce fiasco va au-delà d’un simple fait divers ; il met en lumière la peur sous-jacente de la parole libre, révélant que lorsque l’on cherche à monétiser la tranquillité, on ne fait qu’exposer la fragilité d’une popularité fondée sur la corruption. La rue, devenue muette par dégoût, a exprimé son refus du figurantisme, soulignant ainsi la vacuité de figures politiques en mal de reconnaissance.

Dans ce contexte, la démocratie ne peut se contenter de prestidigitation ; elle exige un respect scrupuleux des règles établies. Jacques KYABULA, réélu sans la moindre compassion, ne devrait pas attendre, assis sur un paillasson élimé, que des manigances politiciennes redéfinissent le pouvoir. Il est temps de respecter sérieusement la ligne fixée par le Président Félix Antoine TSHISEKEDI : garantir l’ordre, instaurer la neutralité et faire respecter les institutions. La politique ne peut pas se réduire à un laboratoire d’expérimentations hasardeuses, car les conséquences sont déjà visibles. Ce qui est en jeu n’est pas seulement une énième controverse, mais le fondement même d’un contrat civique, fragile et précieux, qui permet à la société de fonctionner. Ce ne sont ni les faveurs ni les promesses monnayées qui préserveront ce contrat, mais la force des institutions et l’humilité des dirigeants : un défi à la fois simple et redoutable à relever.

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