
Le gouverneur intérimaire, qui a confondu mandat et mirage, débarque dans le territoire de KAMBOVE ce samedi 29 novembre prochain avec son cortège de slogans rances et d’effets de manche recyclés, pendant que Mukungu, Kampemba et Mupindu se débattent depuis octobre après une pollution à grande échelle de ses champs dans l’oubli le plus crasse . Trois villages en apnée, trois mois de silence, et lui Martin KAZEMBE, imperturbable, polit son image comme un miroir fêlé. On le dit “attendu” — certes, mais surtout au tournant. Car du haut de son indifférence carrelée, l’homme ne gouverne pas: il répète. Il déclame, il gesticule, il complote à ciel ouvert pour pousser hors scène son titulaire Jacques KYABULA, espérant qu’un coup de coude politique passera pour un coup d’État d’opérette. Le pire, c’est qu’il croit à ses propres refrains: qu’un micro ou les réseaux sociaux suffisent à faire taire la misère, qu’une visite vaut politique publique, qu’un sourire en bandoulière remplace un plan d’action. À ce niveau d’aplomb, ce n’est plus de la com’ — c’est de l’acrobatie sans filet.
Et le dossier qui lui colle à la peau comme un badge infamant, parlons-en: sa grande tirade sur la “fraude massive des minerais” à Kambove, avec, roulements de tambour, commission d’enquête à la clé. Trois mois plus tard, le tambour est crevé, la commission s’est volatilisée, et les résultats se sont évaporés comme un communiqué un soir d’orage. Silence radio, puis silence tout court. On croirait un magicien sans chapeau: beaucoup d’effets de fumée, aucun lapin. Que viendra-t-il dire, alors, à cette société civile qui n’a plus que des questions et la rage lucide de ceux qu’on prend pour des figurants? Un nouveau sermon cousu de promesses élastiques? Un bilan fantôme? Un calendrier en peau de chagrin? À force de populisme sans ouvrage, de promesses sans preuves et d’alertes sans suites, Martin KAZEMBE s’est fait sa propre caricature: le gouverneur de la parole creuse. Samedi, il parlera peut-être fort. Qu’il essaie donc, pour une fois, de répondre — et surtout d’agir. Sinon, oui: encore un mensonge politique, emballé dans la même vieille boîte.
