
Dans le Haut Katanga, le calme apparent dissimule une effervescence politique grandissante. Les réseaux sociaux, thermomètre de l’opinion populaire, s’embrasent à mesure que se répand une rumeur : une somme de 500 000 dollars serait mise en jeu pour affaiblir les fondations de l’ordre établi dans le Haut-Katanga, avec pour cibles désignées le Président de la République Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO et son fidèle allié provincial, le Gouverneur Jacques KYABULA KATWE. Si l’information n’est pas officiellement confirmée, elle a suffi à réveiller la vigilance des militants de l’UDPS, prompts à dénoncer ce qu’ils qualifient de « cabale » savamment orchestrée pour saboter les institutions légitimes démocratiquement élues en 2023.
L’annonce d’un meeting, prévu ce samedi 27 septembre à Lubumbashi et convoqué par Lolo KYUNGU, a cristallisé les inquiétudes. Officiellement, il s’agirait d’un simple rassemblement militant. Officieusement, tout porte à croire qu’il s’inscrit dans une manœuvre de reconquête politique, portée par les partisans de Dany BANZA, exilé stratégique dont l’ombre plane toujours sur les dynamiques politiques de l’ espace Grand Katanga. Ce dernier, perçu par certains comme le cerveau d’un projet de déstabilisation, reste au centre de toutes les spéculations. Sa capacité d’influence, son réseau et sa fortune en font un acteur redouté. Le meeting, loin d’être anodin, apparaît comme une rampe de lancement pour des ambitions longtemps contenues et désormais prêtes à s’affirmer.
La jeunesse manipulée, souvent en première ligne des mouvements de rupture, est au cœur de cette bataille d’influence ce samedi 26 septembre à Lubumbashi. Tantôt mobilisée, tantôt instrumentalisée, elle devient un terrain de conquête pour des discours incendiaires. Les appels à l’indignation populaire flirtent avec les limites de la légalité, et les risques de débordement.
Le Haut-Katanga, longtemps bastion de stabilité, semble à la croisée des chemins. Entre aspirations démocratiques, jeux de pouvoir, et conflits d’intérêts, l’équilibre se fragilise. Le moindre événement, la plus petite étincelle, pourrait déclencher une crise d’ampleur. Dans ce contexte tendu, l’appel au retour de Jacques KYABULA n’est pas un luxe, mais une nécessité urgente. Car si la province cède à la tourmente, c’est tout l’édifice institutionnel du pays qui pourrait vaciller.
