
À Lubumbashi, comme dans de nombreuses grandes villes de la République Démocratique du Congo, l’insécurité est devenue une réalité omniprésente, une plaie béante qui interpelle non seulement les autorités, mais chaque membre de la société. Les actes de violence, qui prennent des formes aussi brutales que les assassinats à la machette ou les viols, transcendent la simple criminalité pour devenir une tragédie sociale. Ces actes, commis par des bandes organisées ou des individus isolés, rappellent une vérité glaçante : l’Homme, dans certaines circonstances, peut devenir le pire ennemi de son semblable, piétinant les valeurs fondamentales qui soutiennent la Vie en communauté.Ces violences récurrentes ne se limitent pas à des chiffres froids ou des rapports de police ; elles sèment la peur, brisent des Vies et provoquent une onde de choc au sein de la population. Dans ce climat de terreur, la colère collective s’oriente, presque instinctivement, vers les autorités politico- militaires, accusées de passivité ou d’inefficacité. Pourtant, cette dichotomie entre le Peuple et les Dirigeants occulte une vérité troublante : les criminels ne sont pas des extra- terrestres. Ils sont nos voisins, nos frères, parfois même nos amis. Leur proximité soulève une question essentielle et dérangeante : Pourquoi notre silence et notre inaction semblent-ils les encourager, faisant de nous les complices involontaires de leur barbarie ?Cette crise appelle à une introspection profonde. Il ne suffit pas de pointer du doigt accusateur les autorités ou de condamner les bandits. En tant que citoyens, nous avons une part de responsabilité dans ce qui se joue autour de nous. Chaque acte de violence ignoré, chaque plainte étouffée par la peur ou la résignation, renforce le sentiment d’impunité chez les auteurs de ces crimes. Pour briser ce cercle vicieux, il est impératif de renforcer la collaboration entre la population et les forces de l’ordre. Les dénonciations, les témoignages, et les initiatives communautaires doivent devenir des outils pour identifier et neutraliser ceux qui font régner la terreur.Cependant, aucune politique, aussi bien pensée soit-elle, ne peut réussir sans une mobilisation générale. C’est en resserrant les liens entre les citoyens, en dénonçant systématiquement les actes criminels, et en soutenant les efforts des forces de l’ordre que nous pourrons espérer transformer cette ambiance de peur en un climat de sérénité. La lutte contre l’insécurité ne peut pas être l’affaire d’une seule institution ; elle doit être portée par une société entière, unie dans la quête d’un avenir meilleur.Face à l’insécurité qui gangrène nos villes, la responsabilité collective devient une lumière d’espoir. Ensemble, nous avons le pouvoir de tracer un chemin vers une société où la peur n’aura plus sa place et où chaque individu pourra vivre avec dignité et sécurité. Cette lutte, bien que difficile, est un engagement que nous devons prendre – pour nous-mêmes, pour nos enfants, et pour l’avenir de notre Nation.